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naient et y trouvaient du plaisir. Si ç’avait été la dénonciation de la loi juive, il n’y aurait pas eu lieu non plus à persécuter, surtout de la part des non-Juifs. Or, les persécuteurs, alors comme aujourd’hui, n’étaient pas Juifs. Si ç’avait été une doctrine politique, une révolte contre les riches et les puissants, elle eût été étouffée, alors comme aujourd’hui, par les puissants, et elle eût été oubliée depuis longtemps ; or, cela n’est pas.

Mais on comprendra les persécutions qu’ont souffert Jésus et ses premiers disciples ainsi que tous ceux qui ont, par la suite, propagé la doctrine, lorsqu’on aura perçu le véritable sens de cette doctrine tel qu’il est exprimé dans le sermon sur la Montagne et dans tout l’Évangile. On comprendra ces persécutions lorsqu’on se souviendra que Jésus interdit catégoriquement toute sorte d’assassinats ; non seulement l’assassinat, mais même la résistance au mal par la violence, qu’il détend le serment, (acte si insignifiant en apparence et qui conduit cependant aux plus horribles abus de la force), défend de juger, c’est-à-dire de punir,