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auras autant. — Mais Jésus se dit : Mon père n’est pas chair, mais esprit. C’est par lui que je vis, je le sens toujours en moi ; lui seul, je vénère ; pour lui seul, je travaille et de lui seul j’attends le salaire.

Alors la tentation cessa et Jésus reconnut la force de l’esprit.


Il y est question du Christ et de son ennemi que recèle chaque homme, de la lutte intérieure sans laquelle aucun être ne saurait exister.

L’auteur veut évidemment exprimer par des moyens simples les pensées de Jésus. À cet effet, il doit le faire parler ; mais comme il est seul, il le fait s’entretenir avec lui-même et il appelle la première voix celle de Jésus-Christ, l’autre voix le diable, c’est-à-dire le malin, le tentateur.

Il est clair, pour tout homme qui n’est pas hypnotisé par l’interprétation ecclésiastique, que les paroles attribuées au tentateur sont simplement la voix de la chair en opposition avec l’état d’esprit dans lequel Jésus se trouvait après le sermon de Jean.