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un seul tilleul qui s’élevât dans la partie de l’allée que nous traversions, et son visage m’apparaissait en pleine clarté. Il était si beau et avait l’air si heureux…

Il disait : « N’avez-vous pas peur ? » Et moi je l’entendais me dire : Je t’aime, chère enfant ! je t’aime ! je t’aime ! Son regard le répétait, et son bras aussi ; et la lumière et l’ombre, et l’air et toutes choses le répétaient encore.

Nous parcourûmes ainsi tout le jardin. Macha marchait auprès de nous, trottinant à petits pas et soufflant péniblement, tant elle était fatiguée. Elle dit qu’il était temps de revenir, et elle me faisait peine, grand’peine, la pauvre créature. « Pourquoi ne sent-elle pas de même que nous ? pensai-je. Pourquoi tout le monde n’est-il pas toujours jeune, heureux ; comme