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cunement, car il avait tourné le ravin. En se découvrant et me montrant un visage joyeux et vraiment rayonnant, il se dirigeait vers moi. À la vue de Macha, encore endormie, il se mordit les lèvres, cligna des yeux, et s’avança sur la pointe des pieds ; je remarquai aussitôt qu’il était en ce moment dans une de ces dispositions toutes particulières de gaîté, sans cause précise, que j’aimais tant en lui, et que nous appelions entre nous « le transport sauvage ». Il était alors tout à fait comme un écolier échappé de la classe ; tout son être, de la tête aux pieds, respirait le contentement et le bonheur.

— Bonjour, jeune violette, comment cela va-t-il ? Bien ! dit-il à voix basse, en s’approchant et en me serrant la main… Et moi, parfaitement aussi, répondit-il à une semblable demande de ma part ; aujourd’hui, je n’ai