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prendre le thé, dit-il doucement ; et nous passâmes ensemble dans le salon.

Sur la porte, je rencontrai de nouveau la nourrice avec Macha. Je pris l’enfant sur mes bras, je recouvris ses petits pieds nus, je le serrai contre mon cœur et, effleurant à peine ses lèvres, je l’embrassai. Presque endormi qu’il était, il agita ses petits bras, les doigts étendus et tout froncés, et ouvrit des yeux troubles, comme lorsqu’on cherche à retrouver ou à se rappeler quelque chose ; tout à coup ses yeux s’arrêtèrent sur moi, une étincelle d’intelligence y brilla, ses lèvres gonflées et allongées s’ouvrirent en un sourire. Tu es à moi, à moi, à moi ! pensai-je avec une sorte de tension délicieuse qui se propageait dans tous mes membres, et je le serrai sur mon sein, en tâchant, avec quelque difficulté, de ne