incomplète ; j’ai toujours envie de quelque autre chose, et pourtant ici tout est tellement bon, tellement tranquille ! Est-il donc possible que pour toi, il ne se mêle aucun chagrin aux jouissances que la nature t’a accordées, comme si, par exemple, tu regrettais quelque chose du passé ?
Il retira sa main qui reposait sur ma tête et garda un moment le silence.
— Oui, jadis cela m’est arrivé à moi aussi, surtout au printemps, me dit-il, comme recueillant ses souvenirs. Oui, moi aussi j’ai passé des nuits entières à former des désirs et des espérances, et quelles belles nuits que celles-là ! Mais alors tout était devant moi, et à présent tout est derrière ; à présent je suis content de ce qui est, et cela est la perfection pour moi, conclut-il avec une assurance si