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l’autre un Français barbu ; tous m’étaient parfaitement indifférents, mais en même temps tous m’étaient indispensables. Avec leurs visages insignifiants, ils appartenaient tout de même à cette atmosphère élégante de la vie dans laquelle j’étais plongée. Cependant, il y en eut un parmi eux, le marquis italien D., qui plus que les autres attira mon attention par la façon hardie dont il avait exprimé devant moi l’enthousiasme que je lui inspirais. Il ne laissait échapper aucune occasion de se rencontrer avec moi, de danser, de monter ensemble à cheval, d’aller au casino, et il me disait sans cesse que j’étais jolie. Je le voyais quelquefois de ma fenêtre rôder autour de notre maison, et souvent l’assiduité déplaisante des regards que me lançaient ses yeux étincelants m’avait fait rougir et me détourner.