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sans, et la soirée dans le salon, et le souper mystérieux de la nuit. Non ! décidai-je en moi-même, je donnerais tous les bals du monde et les flatteries de tous les princes de l’univers pour retrouver sa joyeuse animation et ses douces caresses. Je voulais lui dire que je n’irais pas à ce raout et que je n’en avais plus envie, quand il regarda tout à coup derrière lui. À ma vue il fronça le sourcil, et l’expression doucement rêveuse de sa physionomie changea entièrement. De nouveau reparut sur son visage l’empreinte d’une sagesse pleine de pénétration et d’une tranquillité toute protectrice. Il ne voulait pas laisser voir en lui la simple nature humaine : il lui fallait demeurer pour moi le demi-dieu sur son piédestal.

— Qu’as-tu, mon amie ? me demanda-t-il