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timent qui me reportait, par une sorte de réminiscence, vers nos entretiens d’avant le thé, et sous cette impression je le jouai passablement, paraît-il. Mais il ne voulut pas me laisser jouer le scherzo.

— Non, vous ne le joueriez pas bien, dit-il en se rapprochant de moi ; restez-en sur ce premier morceau, qui n’a pas été mal. Je vois que vous comprenez la musique.

Cet éloge, assurément modéré, me réjouit si fort que je me sentis rougir. C’était une chose si nouvelle et si agréable pour moi que l’ami, l’égal de mon père, me parlât seul à seule, sérieusement, et non plus comme à une enfant, ainsi qu’il faisait jadis.

Il m’entretint de mon père, me raconta combien ils s’étaient convenu l’un à l’autre, combien ils avaient agréablement vécu ensemble,