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qu’autrefois, que je ne pouvais comprendre que ce fût avec déplaisir qu’il me vît jouir de cette vie mondaine.

Je ressentais en moi-même un nouveau sentiment d’orgueil et de satisfaction intime quand, en entrant au bal, tous les yeux se tournaient vers moi, et que lui-même, comme s’il avait eu conscience d’arborer devant la foule ses droits de possession sur ma personne, se hâtait de me quitter et allait se perdre dans la masse des habits noirs. « Attends ! pensais-je souvent en cherchant des yeux au fond de la salle sa figure presque inaperçue et quelquefois très-ennuyée ; attends ! quand nous rentrerons à la maison, tu sauras et tu verras pour qui j’ai cherché à être si belle et si brillante, tu sauras qui j’aime au-dessus de tout ce qui m’entourait