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comprendre, mon amie, continua-t-il ; je sais que les soucis sont toujours chose douloureuse pour nous ; j’ai vécu, et je le sais. Je t’aime et par conséquent je voudrais pouvoir t’épargner tout souci. Voilà où est ma vie, dans mon amour pour toi ; c’est ainsi, ne m’empêche donc pas de vivre.

— Tu as toujours raison, dis-je sans le regarder.

J’étais froissée qu’une fois encore son âme fût sereine et tranquille, alors que j’étais ainsi remplie de dépit et d’un sentiment qui ressemblait à du repentir.

— Katia ! Qu’as-tu ? dit-il. Il ne s’agit pas de savoir qui a raison de nous deux, il s’agit de toute autre chose. Qu’as-tu contre moi ? Ne me le dis pas tout de suite, réfléchis, et puis dis-moi tout ce que tu penses. Tu es mécon-