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plus me fâcher ; pour moi, aujourd’hui, il n’y a rien qui soit mauvais, il n’y a que des choses tristes ou drôles. Mais, par-dessus tout, le mieux est l’ennemi du bien. Croirais-tu que, quand j’entends retentir la sonnette, quand je reçois une lettre, ou tout simplement quand je me réveille, la peur me prend, la peur de cette obligation de vivre, la peur que quelque chose vienne à changer ; car rien ne pourrait valoir mieux que le moment présent !

Je le croyais, mais je ne le comprenais pas. Je me trouvais bien, mais il me semblait que tout était comme il devait être, et n’aurait pu être autrement, qu’il en était ainsi pour tous, et qu’il y a quelque part d’autres bonheurs encore, non point plus grands, mais différents.

C’est de la sorte que deux mois s’écoulèrent,