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nant l’expliquer en aucune façon ; mais dans ce jour mémorable il me semblait que je savais tout ce qui avait été et tout ce qui serait. J’étais comme dans un de ces rêves heureux où l’on a une sorte de vision lumineuse de l’avenir comme du passé.

Il voulait partir aussitôt après le dîner ; mais Macha, en sortant de table, alla faire sa sieste, et il dut attendre qu’elle se réveillât, afin de lui dire adieu.

Le soleil donnait en plein dans le salon, nous nous rendîmes sur la terrasse. À peine étions-nous assis que j’entamai, avec un calme parfait, la conversation qui allait décider du sort de mon amour. Je commençai donc à parler, ni plus tôt ni plus tard, mais à la minute même où nous nous trouvâmes en face l’un de l’autre, et il ne fut rien dit de plus ; il ne se glissa dans