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l’humanité. Mais la branche est coupée par une main étrangère, tandis que l’homme s’éloigne de son prochain par sa propre haine et sa colère, ignorant, il est vrai, que par cela même il s’arrache de toute l’humanité. Mais la divinité qui a appelé les hommes comme des frères à la vie commune, leur a donné la faculté, après la querelle, de se réconcilier de nouveau. (Marc Aurèle.)


Il faut dégager la religion qui a pris pour objet Jésus. Et quand on aura mis le doigt sur l’état de conscience qui est la cellule primitive, le principe de l’Évangile éternel, il Faudra s’y tenir. Comme les pauvres lampions d’une fête de village ou les cierges misérables d’une procession s’éteignent devant la grande merveille du soleil, les petits miracles locaux, chétifs et douteux, s’éteindront devant la loi du monde des esprits, devant le spectacle incomparable de l’histoire humaine conduite par le tout-puissant dramaturge que l’on appelle Dieu. (Amiel, Fragments d’un journal intime, p. 44.)


J’affirme que la proposition suivante n’a besoin d’aucune preuve : tout ce que l’homme croit faire pour plaire à Dieu, sauf la vie bonne, n’est qu’erreur religieuse et superstition. (Kant.)


En réalité, il n’y a qu’un seul moyen d’adorer Dieu, c’est de remplir ses devoirs et de se conduire conformément aux lois de la raison. (Lichtenberber.)


« Mais pour que ce mal dont nous souffrons disparaisse — diront les hommes entraînés par diverses activités humaines — il faudrait non