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quées, se sont créé une énorme puissance sur les forces de la nature, et n’ayant pas de guide pour appliquer raisonnablement ce pouvoir, naturellement l’ont employé à la satisfaction de leurs besoins les plus bas, les plus grossiers.

Et les hommes privés de religion qui possèdent une énorme puissance sur les forces de la nature sont semblables aux enfants auxquels on donnerait pour jouet de la nitro-glycérine. Si nous regardons la puissance dont jouissent les hommes de notre temps et leur façon de l’employer, nous sentons que, par le degré de développement moral, les hommes n’ont le droit ni de jouir des chemins de fer, de la vapeur, de l’électricité, du téléphone, de la photographie, du télégraphe sans fil, ni même de profiter du simple travail du fer et de l’acier parce qu’ils n’emploient tous ces avantages ; qu’à la satisfaction de leurs amusements, à la débauche, à la destruction mutuelle.

Que faut-il donc faire ? Rejeter tous les progrès de la science, toute la puissance acquise par l’humanité ? Oublier tout ce qu’on a appris ? C’est impossible. Quelque mauvais emploi qu’on fasse de ces acquisitions de l’intelligence, ce sont cependant des acquisitions et les hommes ne les peuvent oublier. Changer les unions des peuples qui se sont formées par