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gant, car il n’est pas un peuple au monde qui ne soit souillé de tous les crimes et couvert de toutes les hontes. Il n’en est pas un qui n’ait subi toutes les humiliations que la fortune puisse infliger à une misérable troupe d’hommes. Si toutefois il subsiste encore un honneur dans les peuples, c’est un étrange moyen de le soutenir que de faire la guerre, c’est-à-dire de commettre tous les crimes par lesquels un particulier se déshonore : incendie, rapines, viol, meurtre… (Anatole France, L’Orme du Mail, p. 282-284.)


Le sauvage instinct du meurtre guerrier a de bien profondes racines dans le cerveau humain ; car il a été soigneusement cultivé et encouragé depuis des milliers d’années. On aime à espérer qu’une humanité meilleure que la nôtre réussira à se corriger de ce vice original ; mais que pensera-t-elle alors de cette civilisation, soi-disant raffinée, dont nous sommes si fiers ? À peu près ce que nous pensons de l’ancien Mexique et de son cannibalisme à la fois pieux, guerrier et bestial. (Ch. Letourneau, L’Évolution politique dans les diverses races humaines, t. 1,)


Parfois un prince en moleste un autre dans la crainte que ce ne soit cet autre qui lui cherche noise. Parfois l’on engage la guerre parce que l’ennemi est trop fort ; et parfois parce qu’il est trop faible. Parfois nos voisins désirent ce que nous avons, ou possèdent ce dont nous manquons ; alors nous en venons aux mains, jusqu’à ce qu’ils s’emparent de nos biens ou nous abandonnent les leurs. (Jonathan Swift, Voyages de Gulliver, IVe partie, ch. V.)


Il s’accomplit quelque chose d’incompréhen-