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d’huile, et que le cheval m’appartenait.

— Voilà comment j’ai su la vérité quant à la femme du savant : je l’appelai le matin chez moi et je lui dis : « Verse de l’encre dans mon encrier. » Elle prit l’encrier, le nettoya vivement et adroitement, et l’emplit d’encre ; donc, elle était habituée à cette besogne. Si elle eût été la femme du moujik, elle n’eût pas su s’y prendre. Je jugeai par là que le savant avait raison.

Quant à l’argent, voilà comment j’appris la vérité. J’ai mis l’argent dans une cuvette pleine d’eau et j’ai regardé ce matin s’il surnageait de l’huile. Or si l’argent avait appartenu au marchand d’huile, celui-ci l’aurait taché au contact de ses mains huileuses ; comme l’eau restait claire, l’argent était au boucher.

Pour le cheval, c’était plus difficile.