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qu’elle soit aux Indes, en Amérique, en Australie, en Sibérie.

Ainsi tous les arguments tendant à démontrer que les ouvriers de fabriques ne doivent et ne peuvent retourner à la terre n’ont aucun fondement. Il est bien évident, au contraire, que ce retour, loin de nuire au bien-être général, l’augmenterait plutôt et supprimerait ces famines chroniques aux Indes, en Russie et ailleurs, qui sont la preuve certaine de la mauvaise répartition du sol à l’heure actuelle.

Partout, il est vrai, où l’industrie est particulièrement développée, comme en Angleterre, en Belgique, dans quelques États de l’Amérique du Nord, la vie des ouvriers est à ce point anormale que leur retour à la terre est devenu malaisé. Mais cette difficulté ne rend pas la réalisation de ce changement impossible. Pour qu’il se produise, il est indispensable avant tout que les ouvriers en comprennent la nécessité pour leur plus grand bien, qu’ils cherchent les moyens de le réaliser et qu’ils n’acceptent pas (ainsi que l’enseigne la doctrine socialiste) leur