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d’évaluer ces progrès, non point d’après notre enthousiasme pour nous-mêmes, mais d’après le principe même qui cherche dans ces progrès sa justification : la division du travail.

Certes, tous ces progrès sont fort admirables, mais, par un hasard malheureux, que les savants eux-mêmes constatent, ces progrès, jusqu’ici, n’ont pas amélioré, ils ont même aggravé la situation du plus grand nombre, c’est-à-dire du travailleur.

Si le travailleur peut, au lieu d’aller à pied, se servir du chemin de fer, ce chemin de fer lui a brûlé sa forêt, lui a ôté son blé à sa barbe, et l’a jeté dans une condition proche de l’esclavage, en l’asservissant au capitaliste.

Si, grâce aux moteurs à vapeur et aux machines, le travailleur peut acheter à bon marché une indienne peu solide, ces moteurs, ces machines lui ont pris son argent