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et au savoir humains, au temps du concile de Nicée, les hommes, n’étant pas non plus dépourvus de bon sens, ne pouvaient accepter ces dogmes étranges, et ils le disaient.

L’Église, se considérant comme seule dépositaire de la vérité entière, ne pouvait admettre cette opposition et, naturellement, elle employa contre ses adversaires le moyen répressif le plus rapide, la force.

L’Église, unie au pouvoir civil, employa toujours la force, — dissimulée, — mais sûre et efficace : elle prélevait les impôts sur tous, sans se préoccuper si les contribuables étaient d’accord ou non avec la religion d’État ; mais on exigeait la fidélité au culte extérieur.

Après avoir contraint au paiement de la dîme, elle se souciait d’inculquer sa religion officielle aux enfants et aux adultes par la suggestion. Si ce procédé ne suffisait pas, elle recourait à la force du pouvoir civil. Ainsi, il ne saurait être question de tolérance religieuse dans une Église soutenue par l’État. Et cela durera tant que dureront les Églises.