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même, ce qui m’est bien permis ! Nous causerons de tout cela à loisir ; maintenant je vais passer une robe et t’envoyer la femme de chambre. »


CHAPITRE XIX


Dolly, restée seule, examina sa chambre en femme qui connaissait le prix des choses. Jamais elle n’avait vu un luxe comparable à celui dont elle était témoin depuis sa rencontre avec Anna ; tout au plus savait-elle, par la lecture de romans anglais, qu’on vivait ainsi en Angleterre ; mais en Russie, à la campagne, cela n’existait nulle part. Le lit à sommier élastique, la table de toilette en marbre, les bronzes sur la cheminée, les tapis, les rideaux, tout était neuf, et de la dernière élégance.

La femme de chambre pimpante qui vint offrir ses services était mise avec beaucoup plus de recherche que Dolly, qui se sentit confuse de sortir devant elle de son sac ses menus objets de toilette, notamment une camisole de nuit reprisée, choisie par erreur parmi les plus vieilles. Chez elle, ces raccommodages avaient leur mérite, car ils représentaient une petite économie, mais ils l’humilièrent en présence de cette brillante camériste. Heureusement celle-ci fut rappelée par sa maîtresse, et, à la grande satisfaction de Dolly, Annouchka, l’ancienne femme de chambre d’Anna, qui l’avait accompagnée jadis à Moscou, prit sa place. Annouchka, ravie de revoir Daria Alexandrovna, bavarda