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prenait rien pour lui, sauf ce dont il avait besoin ; et ce qu’on lui donnait, il le distribuait aux pauvres.

Et le filleul passait bien son temps : la moitié du jour, il portait dans sa bouche de l’eau pour arroser les charbons, et, l’autre moitié, il se reposait et recevait les visiteurs. Et le filleul se mit à croire que c’était ainsi qu’il devait vivre, ainsi qu’il détruirait le mal et rachèterait le péché.

Le filleul vécut de la sorte une seconde année, et il ne passait pas un seul jour sans arroser, et pourtant pas un seul charbon ne poussait. Un jour, étant dans son ermitage, il entendit un cavalier passer en chantant des chansons. Le filleul sortit voir qui était cet homme ; il vit un homme jeune et fort. Ses habits étaient beaux, beaux le cheval et la selle. Le filleul l’arrêta et lui demanda qui il était, et où il allait.