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Derrière les kibitki sont attachés les poulains ; on leur amène leurs mères deux fois par jour ; on trait les juments, de leur lait on fait le koumiss. Les babas battent le koumiss et en font du fromage. Les moujiks ne savent que boire du koumiss et du thé, manger du mouton et jouer de la flûte. Tous sont luisants de graisse, gais, et tout l’été en fête ; ce peuple est tout à fait ignorant, il ne connaît pas le russe, mais il est très affable.

À la vue de Pakhom, les Baschkirs sortirent de leurs kibitki et entourèrent l’étranger. Ils avaient parmi eux un interprète, et Pakhom leur apprit qu’il venait pour avoir de la terre. Les Baschkirs lui firent fête, ils le prirent et l’emmenèrent dans une jolie kibitka. Ils l’installèrent sur des tapis, étendirent sur lui des coussins de plume, et l’engagèrent à boire du thé et du koumiss. On tua un mouton et on lui donna à manger.