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besoin de trois roubles par semaine ; quand je reviens chez moi, le pain est mangé ; encore un rouble et demi à dépenser… Donne-moi donc mon dû ! »

Le cordonnier arrive ainsi près de la chapelle, au tournant de la route, et il voit derrière la chapelle quelque chose de blanc. Le jour tombait ; le cordonnier distingue mal :

— Qu’est-ce qu’il y a là ? Il n’y avait pas de pierre blanche ici. Est-ce une vache ? Non, cela ne ressemble pas à une vache. Du côté de la tête, on dirait un homme ; mais pourquoi est-il blanc ? et pourquoi y aurait-il un homme ?

Sémen s’approche, il voit plus clair. Quel miracle ! C’est bien un homme ; vivant ou mort ? Il est assis, il est tout nu ; appuyé contre le mur de la chapelle, il ne remue pas. Le cordonnier prend peur, il pense :

— On a tué quelqu’un, on l’a dépouillé et