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maux, si bien que le souci principal des parents consiste non à les préparer à une activité digne de l’homme, mais (et en ceci les parents sont soutenus par la science fausse, nommée médecine) à les gaver le mieux possible, augmenter leur taille, les faire propres, blancs, bien nourris, beaux. (Si dans les classes inférieures on ne le fait pas, c’est seulement par impossibilité, mais l’opinion est la même). Or, chez ces enfants efféminés, comme chez les divers animaux trop nourris, bientôt apparaît une sensualité insurmontable, cause des terribles souffrances de ces enfants dans l’adolescence. Les vêtements, les lectures, les spectacles, la musique, les danses, la nourriture sucrée, tout l’entourage de la vie, depuis les couvertures des boîtes jusqu’aux romans, nouvelles et poèmes, allument davantage cette sensualité et grâce à cela, les maladies et les plus terribles vices sexuels deviennent habituels aux enfants des deux sexes et souvent même leur restent dans l’âge mûr.

Et je crois que ce n’est pas bien.

La conclusion c’est qu’il faut cesser d’élever les enfants des hommes comme des enfants d’animaux et, pour élever les enfants humains, il faut se proposer un autre but qu’un corps joli et bien douilleté.

Voilà pour le quatrième point.

Cinquièmement. Je crois que dans notre société où l’amour entre un jeune homme et la femme,