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dans les familles patriarcales des paysans, — de continuer les relations conjugales pendant la grossesse et l’allaitement. Et je pense que ce n’est pas bien.

C’est mal d’employer des moyens contre la naissance des enfants : 1o C’est affranchir les hommes des soucis de la paternité, ce qui est le rachat de l’amour sexuel ; et 2o c’est très voisin de l’action la plus contraire à la conscience humaine : le meurtre. L’incontinence pendant la grossesse et l’allaitement n’est pas bien, car elle nuit aux forces physiques et, principalement, aux forces morales de la femme.

La conclusion qui découle de ce qui précède, c’est qu’il ne faut pas faire cela. Et pour ne pas le faire, il faut comprendre que l’abstinence, qui est la condition nécessaire de la dignité humaine dans le célibat, est encore plus obligatoire dans le mariage.

Voila pour le troisième point.

Quatrièmement. Je crois que dans notre société où les enfants sont un empêchement au plaisir, un accident malheureux, ou une joie, quand on arrive à en avoir la quantité fixée d’avance, ces enfants sont élevés non en vue du but qu’ils ont à atteindre comme êtres raisonnables et aimants, mais seulement en vue des satisfactions qu’ils peuvent donner aux parents.

Aussi les élève-t-on comme les enfants des ani-