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ces périodes l’acte sexuel est nuisible aussi bien pour la femme que pour son enfant. Il y a un nombre égal d’hommes et de femmes. Que résulte-t-il de cela ? Il semble qu’il ne faut point un esprit transcendant pour tirer de cela la conclusion qu’en tirent les animaux, c’est-à-dire l’abstinence. Mais non, la science est arrivée à tel point qu’elle a trouvé des leucocytes quelconques qui circulent dans le sang, et dautres imbécillités, tandis qu’elle n’a pu comprendre encore cela, du moins je n’ai jamais entendu qu’elle en ait parlé.

De sorte que pour une femme il n’y a que deux issues : l’une se transformer en monstre, détruire en soi la capacité d’être femme, c’est-à-dire mère, pour que l’homme puisse tranquillement continuer à jouir d’elle ; l’autre issue, qui n’est pas même une issue mais la simple, directe et grossière violation des lois de la nature, qui se commet dans toutes les familles dites honnêtes, c’est que la femme, contrairement à sa nature, doit être en même temps enceinte, nourrice et maîtresse, c’est-à-dire ce à quoi ne descend aucun animal. Ses forces n’y suffisent pas. Voilà pourquoi nous avons l’hystérie, les nerfs et, chez les paysans, la possession, l’ensorcellement. Notez que chez la jeune fille pure la possession n’existe pas ; elle n’existe que chez la femme, et chez la femme qui vit avec son mari. C’est ainsi chez nous et ainsi en Europe. Tous les hôpitaux sont remplis de femmes