Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol27.djvu/229

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une commission importante, et tu verras lequel des deux se tirera le mieux d’affaire ? Ou propose de les confier à un professeur, et tu verras lequel des deux sera accueilli avec le plus d’empressement ? Non, ne prononce jamais ces paroles terribles, qu’une vie chrétienne n’est possible qu’à ceux qui n’ont pas d’enfants. Au contraire on pourrait dire plutôt que mener la vie païenne n’est excusable que pour les célibataires. Mais malheur à celui qui scandalise l’un de ces petits.

Jules se taisait.

— Oui, dit-il enfin, peut-être as-tu raison, mais leur éducation est déjà commencée, ils sont entre les mains des meilleurs maîtres. Cela ne peut leur faire de mal d’apprendre ce que nous savons. Ils ont le temps encore et moi aussi. Ils seront libres d’embrasser votre foi quand ils seront dans la fleur de l’âge, s’ils le trouvent nécessaire. Quant à moi, je pourrai le faire quand j’aurai assuré l’avenir de mes enfants et redeviendrai libre.

— Sache la vérité et tu seras libre, répondit Pamphile. Le Christ donne la liberté de suite ; les enseignements du monde ne vous la donneront jamais. Adieu !

Pamphile s’en alla avec son fils.

Le procès des chrétiens eut lieu en public.

Jules vit Pamphile et remarqua qu’il aidait les