Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol27.djvu/206

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

demanda des détails sur plusieurs choses et l’interrogea surtout sur Pamphile.

Pamphile, lui dit l’esclave, était l’un des meilleurs frères, l’un des plus aimés, des plus respectés. Il avait épousé cette même Magdeleine, avec laquelle Jules l’avait vu dix ans auparavant. Maintenant ils avaient déjà plusieurs enfants.

— Oui, dit l’esclave en terminant, ceux qui doutent que le bon Dieu a créé les hommes pour qu’ils soient heureux doivent visiter la commune et voir leur vie.

Jules renvoya l’esclave et, resté seul, se mit à réfléchir à ce qu’il venait d’apprendre. Il ressentit un sentiment d’envie quand il compara l’existence de Pamphile à la sienne, et s’efforça de chasser cette pensée.

Afin de se distraire, il prit un manuscrit grec que sa femme lui avait laissé, et se mit à lire. Et, dans le manuscrit il lut :

« Il y a deux chemins, l’un, celui de la vie, l’autre celui de la mort. Le chemin de la vie, le voici :

« Premièrement, aime Dieu qui t’a créé ; deuxièmement aime ton prochain comme toi-même ; ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas que les hommes te fassent. L’enseignement enfermé dans ces paroles est le suivant : Bénis ceux qui te maudissent, prie pour tes ennemis et pour ceux qui te persécutent, car si tu n’aimes que ceux qui t’aiment, quelle récompense en auras-tu ? Les païens n’en font-