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Et de nouveau il pensa à lui. Il se rappela leur dernière rencontre, leur conversation et les paroles du Christ répétées par Pamphile : « Venez à moi vous qui souffrez et qui êtes surchargés, et je vous donnerai le repos. » Si c’était vrai ? Soudain il se rappela l’expression douce, sereine et joyeuse, du visage de Pamphile, et il souhaita ardemment de pouvoir croire ce qu’il lui avait dit. « Que suis-je, en effet ? se dit-il. Je suis un homme qui cherche le bonheur. Je l’ai cherché dans la débauche et ne l’ai pas trouvé ; Tous ceux qui vivent comme j’ai vécu ne le trouvent pas non plus ; ils sont méchants et souffrent. Ailleurs il existe un être toujours heureux parce qu’il ne cherche rien. Il me dit qu’il y en a beaucoup comme lui, et que chacun peut devenir tel en observant les préceptes donnés par son maître. Si tout cela était vrai pourtant ? Vrai ou non, il y a là quelque chose qui m’attire. J’y vais. »

Jules sortit du bosquet décidé à ne jamais rentrer chez lui, et porta ses pas vers l’endroit habité par les chrétiens.