Page:Tolstoï - Œuvres complètes vol1.djvu/333

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tomba en poussant des miaulements plaintifs.

— Évidemment, il faudra venir une autre fois prendre du thé, — fit Vassili en murmurant au revoir.

— Ça ne fait rien — dit en clignant des yeux Nadiejda — j’irai regarder comment va le samovar.

— Et moi, je veux en finir — continua Vassili en s’asseyant près de Macha, dès que Nadiejda fut sortie de la chambre : — Ou j’irai directement à la comtesse et je lui dirai : Comme ça, comme ça, ou bien… je quitterai tout et je m’enfuirai au bout du monde, je vous le jure.

— Et moi, qu’est-ce que je deviendrai ?…

— Il n’y a que toi que je plains, sans cela, depuis longtemps ma tête serait libre, je te le jure par Dieu de Dieu.

— Vassia, pourquoi ne m’apportes-tu pas tes chemises à laver ? — demanda Macha après un court silence — autrement, tu vois, elle est toute noire — ajouta-t-elle en le prenant par le col de sa chemise.

En ce moment, en bas, on entendit la sonnette de grand’mère et Gacha sortit de sa chambre.

— Eh bien ! canaille, que lui veux-tu ? — dit-elle en poussant dans la porte Vassili, qui s’était levé à la hâte en la voyant. — Voilà, tu as amené la fille jusqu’à ce point et tu la tourmentes encore ; évidemment, ça te fait un grand plaisir de voir ses