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lons d’abord ce qui a été dit dans la classe précédente, et après je tâcherai de vous faire connaître la suite des événements du moyen âge.

Cela voulait dire : récitez vos leçons.

Pendant que Volodia récitait avec l’aisance et l’assurance des gens qui savent bien leur leçon, moi, sans aucun but, je sortis sur l’escalier, et comme je ne pouvais aller en bas, alors, tout naturellement, sans le remarquer moi-même, je me suis trouvé sur le palier. Mais à peine m’étais-je installé à mon poste ordinaire d’observations — derrière la porte — que subitement Mimi, qui était toujours la cause de mes malheurs, tombait sur moi : « Vous, ici ? » dit-elle en me regardant sévèrement puis en regardant la porte de la chambre des bonnes et enfin, en me regardant de nouveau.

Je me sentis tout à fait coupable et parce que je n’étais pas en classe, et parce que je me trouvais en cet endroit défendu ; c’est pourquoi je me tus et, penchant la tête, j’offrais en ma personne l’expression du plus touchant repentir.

— « Mais ça ne ressemble à rien du tout, » — cria Mimi. — « Que faites-vous ici ? » — Je me tus. — « Non, cela ne se passera pas ainsi — répéta-t-elle en frappant du dos de ses doigts la rampe de l’escalier, je raconterai tout à la comtesse. »

Il était déjà trois heures moins cinq quand je revins à ma place. Le maître, comme s’il n’avait