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Pendant ce temps, le prince Vassili ouvrait la porte de l’appartement des princesses. La chambre n’était qu’à demi éclairée ; deux petites veilleuses brûlaient seules devant les icônes ; une bonne odeur de parfums et de fleurs s’exhalait. Toute la chambre était encombrée de petits meubles, de chiffonniers, de petites armoires, d’étagères. Derrière un paravent on apercevait la couverture blanche d’un lit très haut.

Un petit chien aboyait.

— Ah ! c’est vous, mon cousin !

Elle se leva, lissa ses cheveux qui toujours et même maintenant étaient extraordinairement plats, comme s’ils étaient collés sur la tête et recouverts d’un vernis.

— Quoi, est-il arrivé quelque chose ? — demanda-t-elle. — Je suis déjà effrayée.

— Non, rien, toujours pareil. Je suis venu pour causer affaires avec toi, Katiche, — prononça le prince en s’asseyant avec lassitude dans la chaise qu’elle venait de quitter. — Comme tu as chauffé ! — Eh bien, assieds-toi ici et causons.

— Je pensais qu’il était arrivé quelque chose, — dit la princesse. Et avec son expression invariable, d’une sévérité de nonne, elle s’assit en face du prince, se préparant à l’écouter.

— Je voulais dormir, mon cousin, et je ne le puis.

— Et qu’y a-t-il, ma chère ? — fit le prince Vas-