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— Que puis-je pour votre service ? — demanda-t-il.

Cette question n’embarrassa pas Piotr Ivanovitch. Il exprima le désir d’avoir des chambres, du thé, un samovar, le souper, le dîner, la nourriture pour ses domestiques, en un mot, toutes les choses pour lesquelles il existe précisément des hôtels. Et quand M. Chevalier, étonné de la candeur du vieux, qui se croyait sans doute dans la steppe de Troukhmensk ou qui supposait que tout cela lui serait donné gratuitement, déclara que c’était bien facile à avoir, Piotr Ivanovitch exulta d’enthousiasme.

— Ah ! ça, c’est bien ! Très bien ! Nous nous arrangerons ainsi. Eh bien, s’il vous plaît… Mais il eut honte de toujours parler de lui et se mit à interroger M. Chevalier sur sa famille et ses affaires.

Quand Sergueï Petrovitch rentra dans la chambre, il ne parut pas approuver la conduite de son père ; il remarqua le mécontentement de l’hôtelier et parla du bain. Mais Piotr Ivanovitch s’intéressait à ce que pouvait donner en 1856 un hôtel à Moscou et aux passe-temps de madame Chevalier. Enfin le patron salua et demanda si l’on n’avait pas d’ordres à lui donner.

— Nous prendrons du thé, Natacha ? Oui ? Alors du thé, s’il vous plaît. Et nous causerons encore ensemble, mon cher monsieur. Quel brave homme !

— Et le bain, papa ?