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que le jeune lieutenant entré à la batterie une semaine avant et qui la montrait maintenant à Kalouguine, semblait dix fois plus brave que le capitaine. Lui et Kalouguine en se vantant l’un devant l’autre s’avançaient dans les embrasures, grimpaient sur les banquettes.

Après avoir inspecté la batterie, en retournant au blindage, Kalouguine, dans l’obscurité, rencontra le général qui avec ses ordonnances, se dirigeait vers le point d’observation.

— Capitaine Praskoukhine, — dit le général, — allez, je vous prie, au logement de droite et dites au deuxième bataillon du régiment M…, qui s’y trouve et travaille là bas, qu’il quitte son travail, sorte sans bruit et aille rejoindre son régiment qui se tient sous la montagne, dans la réserve… Vous comprenez ? Conduisez-le vous-même vers le régiment.

— J’obéis.

Et Praskoukhine courut en toute hâte vers le logement.

La canonnade devenait de plus en plus rare.