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tresse pour fermer la fenêtre, en outre elle lui avait ordonné de demander si ces messieurs ne désiraient pas de thé.

Le bon gîte avait évidemment une bonne influence sur l’humeur du comte. Il souriait joyeusement et même plaisanta si bien avec Oustuchka qu’elle l’appela polisson. Il lui demanda si sa demoiselle était jolie, et à son offre de thé, il répondit qu’il acceptait volontiers, qu’on pouvait l’apporter ; mais comme leur souper n’était pas encore prêt, si l’on ne pourrait recevoir maintenant de l’eau-de-vie, quelque chose à manger et du xérès, s’il y en avait ?

L’oncle était ravi de la politesse du jeune comte et portait aux nues la jeune génération des officiers, déclarant les hommes d’aujourd’hui beaucoup mieux que ceux d’autrefois. Anna Fédorovna n’y consentait pas, mieux que le comte Fédor Ivanovitch, il n’y avait pas… enfin elle se fâcha pour tout de bon et objecta sèchement : « Pour vous, petit frère, le dernier qui vous flatte est le meilleur. Aujourd’hui, c’est sûr, les hommes sont plus intelligents, mais malgré tout, le comte Fédor Ivanovitch dansait si bien l’écossaise et était si aimable qu’on peut dire qu’à cette époque toutes étaient toquées de lui, seulement il ne s’occupait de personne, sauf de moi. Alors, vous voyez, autrefois il y avait aussi de bonnes gens. »

À ce moment on communiqua la demande d’eau-de-vie, d’aliments, de xérès.