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X

Bien que le soleil se couchât, il faisait encore chaud quand l’escadron entra à Morozovka. En avant, sur la rue poussiéreuse du village trottait en se retournant et s’arrêtant de temps en temps avec un mugissement la vache bigarrée, séparée du troupeau, qui ne devinait pas qu’il fallait tout simplement tourner de côté.

Des vieux paysans, des paysannes, des enfants, des domestiques serrés des deux côtés de la route regardaient curieusement les hussards. Ceux-ci avançaient dans un nuage épais de poussière sur des chevaux noirs qui de temps en temps ébrouaient et piaffaient. À droite de l’escadron, dans une pose nonchalante, deux officiers avançaient sur de beaux chevaux noirs. L’un était le commandant, comte Tourbine, l’autre un tout jeune homme, un junker récemment promu officier, Polozov.

Un hussard en veston blanc d’été sortit de la