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— C’est dommage, petite sœur, — remarqua l’oncle à Anna Fédorovna c’est dommage que nous soyons si à l’étroit et que le pavillon ne soit pas terminé, nous aurions pu inviter les officiers chez nous. Les officiers de hussards c’est une jeunesse si belle, si gaie, je voudrais au moins les voir.

— J’en serais aussi très contente ; mais, frère, vous savez bien vous-même qu’il n’y a pas de place ; ma chambre, celle de Lise, le salon et votre chambre, c’est tout : où donc loger ici ? Jugez vous-même. Mikhaïlo Metvéiev leur a donné l’izba du starosta[1], et dit qu’elle est très propre.

— Et pour toi, Lise, nous trouverions parmi eux un bon fiancé, un bon hussard, — dit l’oncle.

— Non, je ne veux pas de hussard, je veux un uhlan ; vous étiez uhlan, oncle, et ceux-là je ne veux pas les connaître ! On dit que ce sont des noceurs.

Lise rougit un peu, et de nouveau rit de son rire sonore.

— Voilà Oustuchka qui court ; il faut lui demander ce qu’elle a vu, — dit-elle.

Anna Fedorovna fit appeler Oustuchka.

— Il n’y a personne pour faire l’ouvrage, quel besoin d’aller courir pour voir les soldats ? — dit Anna Fedorovna. — Eh bien ! Où sont logés les officiers ?

  1. L’ancien du village.