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par la rapidité de sa danse et parce qu’il tenait sa cavalière très près de lui ; le danseur qui se distinguait par un balancement gracieux en valsant et par un piétinement fréquent mais rapide du talon, et encore un autre civil duquel tous disaient que s’il n’était pas très fort par l’esprit c’était un excellent danseur et l’âme de tout le bal. En effet, ce civil, — du commencement du bal jusqu’à la fin, invitait toutes les dames suivant l’ordre dans lequel elles étaient assises et ne cessait pas un moment de danser, parfois seulement il s’arrêtait pour essuyer avec un mouchoir de batiste son visage couvert de sueur, fatigué mais gai. Le comte les éclipsait tous et dansait avec les trois dames les plus importantes : l’une, grande, riche, belle et bête ; une autre, moyenne, maigre, pas très belle mais admirablement habillée ; et une petite, pas belle mais très intelligente. Il dansait aussi avec les autres, avec toutes les belles et il y en avait beaucoup. Mais la petite veuve, la sœur de Zavalchevskï, plut particulièrement au comte ; avec elle il dansa le quadrille, l’écossaise et la mazurka. Il commença, quand ils s’assirent pendant le quadrille, par lui faire beaucoup de compliments, la comparant à Vénus, à Diane, à une rose et encore à d’autres fleurs. À toutes ces amabilités la petite veuve inclinait seulement son cou blanc, baissait les yeux en regardant sa robe de mousseline banche, ou transportait d’une main à l’autre son éventail, et quand