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XX

Vlang était enchanté de sa mission. Il courut vivement se préparer, et tout habillé, il vint aider Volodia et le suppliait de prendre un lit de camp, une pelisse et de vieux numéros de la revue les Annales de la Patrie, une bouillotte à alcool et autres objets inutiles. Le capitaine conseilla à Volodia de lire d’abord dans le Manuel[1] le tir à mortier et d’y prendre tout de suite la copie des tableaux. Volodia se mit aussitôt au travail, et à son étonnement et à sa joie, il remarqua que le sentiment de la peur du danger et encore plus celui d’être un poltron, l’inquiétaient encore un peu, mais étaient moins aigus que la veille. La cause en tenait d’une part à l’influence du jour et de l’activité, de l’autre et principalement à ce que la peur, comme tout sentiment très vif, ne peut se tenir

  1. Manuel des officiers d’artillerie, édité par Bézak. (Note de l’Auteur.)