Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol37.djvu/519

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle redoublait ses cris.

— Taisez-vous !

— Je ne me tairai pas… Ah ! ah !…

Mais, spontanément, son cri fit place à une sorte de mugissement, puis se calma soudain.

Un des gardiens lui saisit les mains, les attacha, l’autre lui enfonça dans la bouche un morceau de toile qu’il lui attacha derrière la tête, afin qu’elle ne pût le déchirer.

Les yeux exorbités, elle regardait l’officier et les gardiens ; tout son visage tressaillait ; de son nez s’échappaient de bruyants soupirs ; ses épaules se soulevaient jusqu’à ses oreilles, puis retombaient.

— Il n’est pas permis de faire un tel scandale ! Tout cela c’est de sa faute ! disait l’officier, et il sortit.

Les cloches, d’une voix argentine, chantaient : « Combien Notre Seigneur est glorifié en Sion ». Les plantons se relayaient. Dans la cathédrale, près des tombeaux des empereurs, brûlaient des cierges, et la garde était debout.