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trième souleva la chemise mettant à nu les reins, les fesses et les cuisses.

Pétrov à la large poitrine, aux bras musculeux, puissants, saisit l’un des faisceaux de verges, cracha dans ses mains, et, tenant les verges fortement serrées, les souleva. Cinglant l’air avec un sifflement, elles vinrent s’abattre sur le corps nu. À chaque coup, le rôdeur hurlait et s’agitait, bien que retenu par les gardiens couchés sur lui. Vassiliev debout, pâle, jetait parfois les yeux sur le spectacle qui s’offrait à lui, et bien vite les détournait.

Sur la peau brune du rôdeur se montraient déjà des raies sanglantes et ses cris se transformaient maintenant en gémissements. Mais Pétrov qui avait reçu un coup sur les yeux en emmenant Vassiliev au cachot, se vengeait de cet outrage en frappant si fort que les pointes des verges volaient de tous côtés ; et sur les fesses brunies et sur les côtes du rôdeur, coulait déjà un sang vermeil.

Quand on eut fini avec le rôdeur, et que, la mâchoire inférieure tremblante, il eut remis son pantalon, après avoir essuyé son sang avec sa chemise, le gardien-chef dit à Vassiliev, en indiquant le pantalon : « Ôte ». Tout d’abord Vassiliev eut un sourire qui laissa voir ses dents blanches dans sa barbe noire, et tout son visage intelligent et énergique se transforma. En arrachant les boutons de sa tunique, il la rejeta et se coucha, lais-