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Nekhludov inclina la tête en signe d’assentiment et échangea un regard avec Marie Pavlovna.

— Eh bien ! Où en est le problème des trois corps ? murmura Kriltsov en souriant péniblement. Solution difficile ?

Nekhludov ne comprit pas, mais Marie Pavlovna lui expliqua qu’il s’agissait du fameux problème concernant les relations des trois corps : le soleil, la lune et la terre, et que Kriltsov, en plaisantant, avait imaginé de comparer à ce problème les relations existant entre Nekhludov, Katucha et Simonson. Kriltsov confirma d’un signe de tête l’exactitude de l’explication de Marie Pavlovna.

— La solution ne dépend pas de moi, dit Nekhludov.

— Avez-vous reçu mon billet ? Le ferez-vous ? demanda Marie Pavlovna.

— Certainement, répondit Nekhludov. Puis, voyant le mécontentement réapparaître sur le visage de Kriltsov, il rejoignit sa voiture, y monta et se tint aux deux rebords, à cause des secousses de la chaussée non pavée. Il s’efforça de dépasser le convoi des capotes grises et des pelisses des prisonniers qui allaient deux par deux, et qui s’échelonnait sur une étendue d’une verste. De l’autre côté de la route, Nekhludov reconnut le fichu bleu de Katucha, le paletot noir de Véra Efrémovna, la veste et le bonnet de tricot de