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XX

Quand Nekhludov se réveilla, les charretiers étaient partis depuis longtemps ; l’hôtesse, qui buvait son thé, essuya de son mouchoir son gros cou en sueur et entra lui dire qu’un soldat de l’escorte avait apporté un billet. Le billet était de Marie Pavlovna. Elle écrivait que la crise de Kriltsov était plus sérieuse qu’on ne l’avait cru. « D’abord nous voulions le laisser ici et rester avec lui, mais on ne nous l’a pas permis ; nous l’emmenons donc avec nous, mais nous craignons tout. Tâchez, une fois à la ville, d’obtenir, si on l’y laisse, qu’on autorise quelqu’un de nous à y rester avec lui. Si, pour cela, il était nécessaire de l’épouser, bien entendu, je suis prête à le faire. »

Nekhludov envoya le garçon de l’auberge au relais de poste pour faire atteler les chevaux, et se hâta de préparer ses bagages. Il n’avait pas fini