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inutile, et il faudrait organiser un nouveau plan de vie.

Avant qu’il ait eu le temps de voir clair dans ses sentiments, la porte s’ouvrit laissant arriver le vacarme de la salle des forçats (il y avait ce jour-là, parmi eux, une agitation anormale) et Katucha entra dans la chambre.

Elle s’approcha de lui d’un pas rapide.

— Marie Pavlovna m’a envoyée ici, dit-elle en s’arrêtant tout près de lui.

— Oui, j’ai à vous parler. Asseyez-vous. Vladimir Ivanovitch vient d’avoir un entretien avec moi.

Elle s’était assise, les mains posées sur ses genoux, et semblait très calme. Mais dès que Nekhludov prononça le nom de Simonson, elle devint toute rouge.

— Et que vous a-t-il dit ? demanda-t-elle.

— Il m’a dit qu’il voulait vous épouser.

Son visage se contracta soudain, comme sous l’effet de la souffrance ; mais elle ne dit rien et seulement baissa les yeux.

— Il m’a demandé mon consentement, ou plutôt mon avis. Je lui ai répondu que tout dépendait de vous, que vous seule deviez décider.

— Ah ! pourquoi tout cela ? s’écria-t-elle en fixant sur les yeux de Nekhludov ce regard étrange, loucheur, qui toujours agissait d’une façon particulière sur Nekhludov.