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reste à faire la princesse avec les dames ! Et il sortit précipitamment.

— Il sait tout ! et c’est vrai qu’ils font l’échange ! dit Nabatov. Qu’allez-vous faire ?

— J’en informerai les autorités, à la ville. Je les connais tous deux, répondit Nekhludov.

Puis tous se turent, craignant évidemment de rouvrir la discussion.

Simonson qui, de toute la soirée, avait gardé le silence, étendu sur une couchette, la tête posée sur ses bras repliés, se leva tout à coup d’un mouvement décidé et, se frayant un chemin à travers ses compagnons, s’approcha de Nekhludov.

— Pouvez-vous m’écouter à présent ? lui dit-il.

— Certainement, répondit Nekhludov qui se leva pour le suivre.

Katucha jeta les yeux sur Nekhludov qui se levait et, rencontrant son regard, elle rougit et hocha la tête d’un air perplexe.

— Voici de quoi il s’agit, commença Simonson après être sorti avec Nekhludov à l’entrée du corridor. Là on entendait le bourdonnement des voix et les cris des forçats. Nekhludov fronça les sourcils, mais Simonson n’en parut nullement troublé.

— Connaissant vos rapports avec Catherine Mikhaïlovna, continua-t-il en fixant attentivement ses bons yeux sur le visage de Nekhludov, je crois de mon devoir…

Mais il dut s’interrompre, car, à la porte même,