— Je suis d’avis qu’il faut adresser une protestation collective, dit d’une voix tranchante Vera Efremovna, tout en regardant avec hésitation et comme avec frayeur, tantôt l’un, tantôt l’autre.
— Vladimir l’a fait, mais cela ne suffit pas !
— À quoi bon protester ! dit Kriltsov, avec une grimace de dépit.
On sentait que l’affectation et la nervosité de Vera Efremovna l’irritaient depuis longtemps.
— Vous cherchez Katia ? demanda-t-il à Nekhludov. Elle ne fait que travailler, nettoyer. Elle a nettoyé cette salle des hommes, maintenant elle nettoie celle des femmes ; mais elle aura beau faire, elle ne nous débarrassera pas des puces qui nous dévorent. Et Marie, que fait-elle là-bas ? demanda-t-il en montrant de la tête le coin où se trouvait Marie Pavlovna.
— Elle peigne sa fille adoptive ! répondit Rantzeva.
— Ne va-t-elle pas les semer sur nous ? fit Kriltsov.
— Non, non, je fais attention ! Elle est maintenant tout à fait propre, dit Marie Pavlovna. Prenez-la, s’adressa-t-elle à Rantzeva, moi je vais aller aider Katia. J’apporterai en même temps le plaid.
Rantzeva prit la fillette, et, avec une sollicitude maternelle, tenant l’enfant par ses petits bras