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II

Là, Marie Pavlovna et Katucha virent le tableau suivant : l’officier, un homme trapu, aux longues moustaches blondes, fronçait les sourcils et frottait sa main droite qui lui cuisait à cause de la violence du soufflet qu’il avait donné à un prisonnier, et il proférait, sans arrêt, des jurons obscènes et grossiers. Devant lui, un prisonnier long et maigre, la tête à demi-rasée, vêtu d’une courte capote de prison et d’une culotte plus courte encore, essuyait d’une main son visage ensanglanté, et de l’autre tenait une fillette enveloppée d’un châle qui poussait des cris aigus.

— Je te… (un juron obscène)… Je t’apprendrai à faire des réflexions… (autre juron)… Tu la donneras aux femmes ! criait l’officier. Allons ! mets-les tout de suite…

Il exigeait qu’on mit les menottes à cet homme