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— Eh bien ? interrogea l’officier de police.

— Eh bien, répéta l’aide-chirurgien, il faut le descendre dans le dépôt mortuaire.

— Tout est bien fini ? demanda l’officier de police.

— Certainement, répondit l’aide-chirurgien en refermant la chemise sur la poitrine du cadavre. D’ailleurs, je vais envoyer chercher Matveï Ivanovitch, pour qu’il l’examine. Pétrov, va le chercher ! dit l’aide-chirurgien, et il s’éloigna du mort.

— Qu’on le descende dans le dépôt mortuaire ! ordonna l’officier. Et toi, viens au bureau, tu signeras, dit-il au soldat qui était resté debout près du prisonnier confié à sa garde.

— À vos ordres ! répondit le soldat.

Des agents de police prirent le cadavre pour le redescendre. Nekhludov allait les suivre quand le fou l’arrêta.

— Vous n’êtes pas du complot, n’est-ce pas ? Eh bien, donnez-moi une cigarette, dit-il. Nekhludov prit son porte-cigarettes et lui en donna une. Tout en agitant ses sourcils, le fou se mit à raconter très rapidement comment on le torturait par suggestion.

— Ils sont tous contre moi, et par l’entremise de leurs médiums, ils me torturent, me poursuivent !…

— Excusez-moi, dit Nekhludov et, sans écouter