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XXVII

La dernière affaire qui retenait Nekhludov à Pétersbourg était celle des sectaires, en faveur desquels il avait l’intention de faire parvenir une requête au Tsar, par l’intermédiaire de son ancien camarade de régiment, l’aide de camp de l’Empereur, Bogatyrev.

Le matin, il se rendit chez Bogatyrev. Il le trouva à déjeuner, prêt à sortir. Bogatyrev, d’une taille moyenne, trapu et d’une force physique peu commune (il tordait un fer à cheval) était un honnête homme, bon, franc, même libéral. Malgré ces qualités, il était un des intimes de la cour et aimait le Tzar et sa famille, et, vivant dans ces hautes sphères, il s’arrangeait, on ne sait comment, à ne voir que le bon côté et à ne jamais prendre part à rien de mauvais ni de malhonnête. Il ne condamnait jamais ni les hommes ni les